Vous ne connaissez rien du monde des synthés, c’est notre domaine et nous vous expliquons tout en détail. Nous vous parlons de synthèse modulaire modulaire car nous sommes essentiellement utilisateurs de ce type de synthés mais tout ce qui est dit ici est aussi valable pour les synthés dit classiques.
Petite video d’introduction, parce que la musique est plus parlante que les mots pour expliquer la musique (avec un casque c’est mieux ;))
Origine
En 1874, après avoir déposé infructueusement le brevet du téléphone (une heure après Alexandre Graham Bell), Elisha Gray invente le télégraphe musical. Celui-ci comporte un clavier de deux octaves et exploite via des électro-aimants les vibrations de lamelles métalliques. La diffusion est assurée par le réseau téléphonique. En 1897, l’Américain Thaddeus Cahill invente le telharmonium, appelé aussi dynamophone car il fonctionne à l’aide de 408 dynamos. Il inspirera la conception de l’orgue Hammond quarante ans plus tard et utilise lui aussi le réseau téléphonique. En 1905, l’entreprise Max Kohl conçoit un synthétiseur sonore selon l’ouvrage révolutionnaire d’Hermann von Helmholtz intitulé « Théorie physiologique de la musique, fondée sur l’étude des sensations auditives » (1868)[réf. nécessaire]1, afin de démontrer et d’analyser l’effet des harmoniques dans un son complexe.
En 1907, Lee De Forest invente le tube à vide (la « lampe » électronique, la triode) qui va permettre de réaliser des circuits électroniques. En 1917, le Russe Léon Theremine invente le thérémine, instrument peu courant mais encore joué et construit aujourd’hui. Il ne comporte pas de clavier mais deux antennes qui sont influencées par les positions des mains, l’une servant à piloter la hauteur et l’autre le volume du son ; ce son est le résultat de la différence entre deux oscillateurs travaillant à très hautes fréquences. C’est lui qui fait les « chœurs » dans le morceau Good Vibrations de Brian Wilson (The Beach Boys) et que l’on entend aussi comme l’instrument principal du thème du générique de la série télévisée britannique Inspecteur Barnaby.
Le Minimoog, synthétiseur fabriqué par la société Moog à partir de 1969.
Maurice Martenot invente en 1928 « les ondes Martenot », instrument qui utilise le même principe de différence entre deux fréquences élevées mais dispose d’un clavier et d’un moyen de faire des glissandos. Cet instrument au son fascinant a été réédité en 2001 sous le nom d’« Ondéa » et est exploité notamment en concert par Yann Tiersen. Bien avant, des artistes comme Olivier Messiaen, Edgar Varèse ou Darius Milhaud ont composé pour lui un véritable répertoire. Deux ans plus tard, le trautonium de l’Allemand Friedrich Trautwein est le premier synthétiseur à synthèse soustractive. La bande-son du film Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock a été entièrement réalisée avec cet instrument, par Oskar Sala, notamment les cris des oiseaux. En 1935, c’est la naissance de l’orgue Hammond, conçu par Laurens Hammond qui travaillait à l’origine à la mise au point d’un moteur destiné à une horloge. Les sons de l’orgue Hammond sont créés par un grand nombre de roues phoniques (sortes de dynamos) et selon un procédé de synthèse additive. Cet instrument est totalement polyphonique. Destiné initialement aux églises, il sera popularisé par le gospel puis le blues, le jazz et le rock. Il est encore très populaire aujourd’hui[Quand ?][réf. nécessaire]. En 1947, l’électronicien français Constant Martin invente le clavioline, instrument à clavier (une octave et demi) n’ayant qu’un seul oscillateur.
En 1950, le chef d’orchestre Raymond Scott crée le clavivox pour produire des jingles publicitaires, puis l’électronium, un instrument très avant-gardiste puisqu’il est à la fois un synthétiseur et un séquenceur, permettant donc de programmer des mélodies. Sept ans plus tard, en 1957, Max Mathews, ingénieur aux Bell Laboratories écrit le premier programme de synthèse numérique, appelé « MUSIC-I », pour l’IBM 704. En 1964, Moog commercialise son premier synthétiseur2, et Paul Ketoff présente son « synket »3.
En 1969, George Harrison, guitariste solo des Beatles, est le premier à utiliser un Moog dans un album de rock sur Abbey Road. Pete Townshend, du groupe The Who, crée l’année suivante des boucles avec un synthétiseur ARP sur Who’s Next. L’originalité de cet album est que les synthétiseurs ne cherchent pas à remplacer des instruments classiques, mais fournissent l’élément de rythme lui-même, en particulier dans Won’t Get Fooled Again. Le synthétiseur devient alors à part entière un instrument de rock.
Un synthétiseur (ou simplement synthé) est un instrument de musique électronique capable de créer et de moduler des sons sous forme de signal électrique. Il peut être utilisé pour imiter, avec plus ou moins de réalisme, des instruments de musique traditionnels, des bruits naturels ou encore pour créer des sonorités complètement originales.
Les sonorités varient en fonction de la technique de synthèse sonore utilisée (tables d’ondes, échantillons, synthèse additive, synthèse soustractive, modulation de fréquence, modélisation physique, modulation de phase, synthèse granulaire, etc.).
En 1972 sort le premier synthétiseur diphonique, l’ARP Odyssey conçu par Alan R. Pearlman. En 1974, les premiers synthétiseurs polyphoniques apparaissent, avec le SEM4 à deux, puis quatre et huit voix, introduits par Tom Oberheim. Dès 1983, première démonstration publique du Musical Instrument Digital Interface ou interface MIDI, raccordant un Roland Jupiter-6 (en) et un Sequential Circuits Prophet 600, par Dave Smith5. La même année, le Yamaha DX7 est commercialisé.
Principes
Les sons peuvent être créés soit de manière analogique à l’aide de circuits électroniques à comportement continu, soit de manière numérique à l’aide de circuits numériques spécialisés ou encore en utilisant un mélange de ces deux technologies. Une troisième voie est apparue vers 1995 quand la puissance des microprocesseurs a permis d’exécuter des logiciels de synthèse sonore en temps réel sur des ordinateurs personnels ou sur des DSP embarqués. Dans cette troisième voie, l’une des méthodes consiste à répliquer les structures de synthèse d’origine en modélisant numériquement les circuits analogiques, toutes les ressources possibles des technologies numériques (circuits DSP ou CPU des ordinateurs) sont alors utilisées pour générer ou modifier des sons musicaux. De nombreuses structures de synthèse sont proposées utilisant des principes de base variés, quelquefois combinés.
Un synthétiseur nécessite habituellement l’utilisation d’un clavier pour jouer de l’instrument, mais d’autres contrôleurs sont possibles : on peut l’utiliser avec un séquenceur, un contrôleur à ruban tactile, ou même grâce à des capteurs détectant la position de la main du joueur dans l’espace. Un clavier peut être inclus avec l’instrument quand il est sous forme physique. Certains synthétiseurs sont conçus sans clavier, et peuvent être contrôlés par l’adjonction d’un clavier compatible (par exemple grâce à l’interface standard MIDI, ou CV/Gate).
En plus du clavier, un synthétiseur propose généralement un ensemble de potentiomètres et de faders pour permettre le réglage du son (enveloppe, filtre, bend, etc.)
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Méthodes de synthèse
Trois types de synthèse sonore ont prédominé dans l’histoire des synthétiseurs.
Les plus courants sont les synthèses analogiques soustractive et additive (l’additive fut utilisée dès le début du XXe siècle sur un instrument appelé le Telharmonium. Ce fut la première). Elles se basent sur des formes d’onde simples (sinusoïdale, triangulaire ou carrée le plus souvent). La synthèse additive combine différentes ondes sinusoïdales (comme un orgue par exemple). La synthèse soustractive utilise des signaux riches en harmoniques, et nécessite des filtres pour ajuster le timbre. Cependant, il est techniquement simplificateur de qualifier en bloc les synthétiseurs analogiques de synthèse soustractive au seul motif de l’usage d’un filtre en fin de traitement. Nombre de synthétiseurs modulaires ou semi-modulaires permettent également de combiner plusieurs signaux différents et pas uniquement par simple addition mais également par leur multiplication via un modulateur en anneau. C’est est notamment possible avec le VCS3 de EMS.
Elles ont connu leurs heures de gloire dans les années 1970 puis leur retour en grâce dans les années 1990 à 2000 à cause de leur usage très répandu dans les musiques actuelles, et cela continue aujourd’hui grâce à leur facilité d’accès sous forme de logiciel informatique. Toutefois il ne s’agit plus d’un traitement analogique du son mais d’un traitement numérique qui simule le comportement analogique des synthétiseurs de cette époque.
Le Yamaha DX7 utilise la synthèse FM.
Dans les années 1980, un autre type de synthèse a remporté un large succès, il s’agit de la synthèse FM. Le principe est radicalement différent, il s’appuie sur la modulation de fréquence ou la distorsion de phase utilise un générateur pour en moduler un autre.
Tous les instruments électroniques munis d’un clavier ne sont pas forcément des synthétiseurs dans le sens littéral du terme. Certains appareils reproduisent simplement des échantillons sonores préenregistrés et ne nécessitent donc aucune synthèse sonore. Mais la frontière entre les deux types d’appareil n’est pas clairement établie, certaines techniques de synthèse se basant sur des échantillons.
Modules
Un synthétiseur modulaire est un synthétiseur composé d’un ensemble de modules indépendants où chacun remplit une fonction élémentaire : oscillateur (VCO), filtre (VCF), amplificateur (VCA), générateurs d’enveloppe, effet, mixeur… Le choix des modules et leur interconnexion se fait de manière totalement libre dans le but de produire des sons.
Les premiers synthétiseurs génèrent des sons par des circuits électroniques analogiques organisés en nombreux modules interconnectés électriquement entre eux. Les synthétiseurs numériques plus récents fonctionnent différemment, utilisant des processeurs, mais ils gardent souvent une architecture modulaire inspirée par l’analogique (Virtual Analogic). Parmi les modules les plus utilisés figurent :
Les composants précédents sont contrôlables (d’où l’appellation Voltage-Controlled), il existe donc des composants permettant de les moduler :
Les synthétiseurs modulaires permettent de combiner librement tous ces composants, ou même d’en ajouter. Dans les synthétiseurs plus compacts ces modules sont pré-câblés, et ne peuvent être combinés que de la manière prévue par le constructeur.
Ce type de synthétiseur est donc apprécié pour le grand nombre de possibilités qu’il offre dans le design sonore, et pour la possibilité de personnaliser le choix des modules présents selon les besoins.
history
Les premiers synthétiseurs modulaires commerciaux ont été développés, en parallèle, par RA Moog, et Buchla en 1963. Tant Robert Moog que Donald Buchla avaient eu connaissance d’un texte écrit par l’allemand Harald Bode
en 1961 et dans lequel celui-ci décrit les possibilités de création
sonore par des systèmes à transistors. Bode avait par ailleurs développé
un oscillateur contrôlé en tension dès 1960. Le synthétiseur élargit le spectre et facilite la création de musique électronique qui était alors réalisée par enregistrement et montage sur bande magnétique, par utilisation d’instruments électroniques et électromécaniques primitifs comme le Thérémine et les Ondes Martenot ou encore à l’aide de générateurs électroniques impossibles à interconnecter.
On peut citer également le Synthi AKS (1969) de EMS (employé par exemple par Karlheinz Stockhausen) ou l’un des précurseurs que fut le Synket conçu par Paolo Ketoff (ingénieur italien qui travaillait pour RCA, il choisit le nom Synket
pour « Synthesizer Ketoff ») dont la conception commença dès 1962 ets’acheva fin 1964 (le premier modèle fut livré début 1965 pour les concerts de John Eaton). Le Synket était accompagné de trois petits claviers de 2 octaves, chacun relié à un VCO et un VCF et dont les touches pouvaient être préréglées de façon convenable pour jouer de la musique microtonale1,2.
Après Moog, Buchla et Ketoff, d’autres fabricants émergeront plus tard. D’abord aux USA (ARP, Serge) et en Europe (EMS), puis au Japon (Roland, Korg, Yamaha). En 1976, la société japonaise Roland sort le
system 700. Toujours dans le milieu des années 1970, la vente par correspondance de kits électroniques par Paia Electronics offre une seconde voie, celle du bricolage, pour faire des synthétiseurs modulaires. De nombreuses petites séries moins connues verront le jour, notamment à l’instigation de magazines (tel Elektor), de commerces dédiés à l’électronique (telle la firme Maplin en Grande-Bretagne) ou d’associations de passionnés d’électroacoustique
(A.C.M.E., Belgique).
Encombrants, lourds et fragiles, ils n’étaient utilisés que dans les studios d’enregistrement, à l’exception notable de Keith Emerson qui tournait avec ses Moog 55… Vers 1970 sont apparus des instruments portables, dont le plus célèbre reste le Minimoog, certes plus simples et plus pratiques d’utilisation pour un musicien en tournée, mais aussi nettement plus restreints en termes de créativité sonore en raison de leur architecture VCO > VCF > VCA figée. Le compromis fut l’invention des synthétiseurs dit semi-modulaires comme le Korg MS-20.
À la fin des années 1980, les synthétiseurs modulaires (analogiques) ont été largement remplacés par des synthétiseurs (numériques) à clavier intégré, des racks MIDI inter-connectés et des échantillonneurs. Mais vers la fin des années
1990 se produit une résurgence de la popularité des synthétiseurs analogiques modulaires. En fait, il y a plus de fabricants aujourd’hui que lorsque les synthétiseurs modulaires occupaient le devant de la
scène, dans les années 60-70.
Le tout nouveau VCV rack 2
Les synthés vintage les plus cher
- Emerson Moog Modular System – $150,000. …
- Moog System 55 – $35,000. …
- Schmidt Eightvoice – $20,000. …
- Buchla Skylab – $13,999. …
- Moog Model 15 – $10,000. …
- Studio Electronics Omega 8 – $5,299.